Effets secondaires des vaccins contre la covid : les parlementaires regrettent une « communication institutionnelle trop discrète »
Les parlementaires rendent aujourd’hui un rapport d’étape sur les effets indésirables des vaccins contre la covid-19. S’ils se félicitent du suivi qui a été mis en place au niveau de la pharmacovigilance, ils regrettent une communication institutionnelle qui n’a pas assez misé sur la pédagogie et la transparence, et recommandent plutôt de tenir « un discours de vérité. »

Effets secondaires des vaccins contre la covid : les parlementaires regrettent une « communication institutionnelle trop discrète »

Les parlementaires rendent aujourd’hui un rapport d’étape sur les effets indésirables des vaccins contre la covid-19. S’ils se félicitent du suivi qui a été mis en place au niveau de la pharmacovigilance, ils regrettent une communication institutionnelle qui n’a pas assez misé sur la pédagogie et la transparence, et recommandent plutôt de tenir « un discours de vérité. »
Louis Mollier-Sabet

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Les députés et sénateurs membres de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) ont adopté un rapport d’étape sur l’état des lieux des effets indésirables consécutifs à la vaccination contre la covid-19. Suite à une pétition déposée au Sénat en février dernier, la commission des Affaires sociales avait saisi l’Opecst pour « répondre aux inquiétudes qui s’expriment. » Il y a quelques semaines, les parlementaires de l’Opecst avaient par exemple auditionné les responsables des réseaux de pharmacovigilance à propos de troubles menstruels.

« La confiance dans le vaccin ne peut venir que d’un discours de vérité sur les effets indésirables »

De ce travail ressort que « le système de surveillance des médicaments, piloté par l’ANSM, a fait preuve d’une mobilisation remarquable et d’une transparence inédite au cours de la campagne vaccinale. » D’après les rapporteurs Gérard Leseul (PS), Sonia de La Provôté (UC) et Florence Lassarade (LR), cette approche de la pharmacovigilance a permis « d’affiner en temps quasi réel l’estimation de la balance bénéfices/risques associé à chaque vaccin » et de faire évoluer, le cas échéant, la politique de vaccination. En revanche, l’Opecst reconnaît que la campagne de vaccination « a été source d’inquiétudes pour une partie de la population », notamment en raison de la vitesse de développement des vaccins reposant sur de nouvelles technologies. À cet égard, les rapporteurs regrettent « que la communication institutionnelle sur les effets indésirables ait été trop discrète par rapport à la communication incitant à la vaccination », en estimant que la confiance dans le vaccin ne pouvait venir que « d’un discours de vérité sur les effets indésirables. »

L’Opecst plaide la « pédagogie » et « la transparence », ainsi que l’accompagnement des personnes souffrant d’effets indésirables, « trop marginalisées aujourd’hui. » Les parlementaires reviennent notamment sur les syndromes pseudo-grippaux, relativement fréquents mais peu graves, et phénomène beaucoup plus rare – une fréquence détectée de moins d’1/10 000 – comme les thromboses atypiques ou les myocardites, qui ont pu être détectées par la pharmacovigilance. Ils détaillent ainsi les traitements potentiels, mais aussi l’accompagnement administratif des personnes touchées, comme les demandes d’indemnisation, qui obéissent au régime habituel des vaccins obligatoires, avec une procédure gratuite auprès de l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux (ONIAM), ne nécessitant par d’avocat. Au 31 mars 2022, l’ONIAM avait reçu 440 demandes, dont un grand nombre pour des troubles brefs et transitoires, qui ne sont donc pas indemnisés. Finalement, les parlementaires se posent ainsi en médiateurs dans « une polarisation de la société entre les défenseurs des vaccins et ceux qui craignent qu’ils soient la cause d’effets indésirables nombreux et graves », en en appelant à « la nuance. »

Partager cet article

Dans la même thématique

Effets secondaires des vaccins contre la covid : les parlementaires regrettent une « communication institutionnelle trop discrète »
7min

Santé

Hébergement des données de santé : « C’était Microsoft ou rien […] On ne m’a donné aucun choix », affirme Agnès Buzyn sous serment

Face à une commission d’enquête sénatoriale, l’ancienne ministre de la Santé a dû s’expliquer ce 10 juin sur la genèse de la Plateforme des données de santé, plus connue sous le nom de Health Data Hub. Elle repose depuis le début sur une solution d’hébergement de l’américain Microsoft, une option embarrassante qui pose des enjeux de souveraineté numérique.

Le

« Aucune mesure n’est taboue » : au Sénat, la quête d’économies pour réduire le trou de la Sécu ne fait que commencer
9min

Santé

« Aucune mesure n’est taboue » : au Sénat, la quête d’économies pour réduire le trou de la Sécu ne fait que commencer

Les rapporteurs de la commission des affaires sociales entament un difficile travail pour formuler des propositions susceptibles de redresser les comptes dégradés de la Sécu. La rapporteure générale veut cheminer avec le souci de créer une majorité suffisante pour permettre au futur projet de loi de financement de passer toutes les haies parlementaires.

Le

Visite de l’usine Perrier a Vergeze
6min

Santé

Scandale des eaux en bouteille : la commission d'enquête sénatoriale épingle la « stratégie de dissimulation » du gouvernement face aux dérives de Nestlé Waters

Le Sénat présente ce lundi les conclusions de sa commission d’enquête sur « les pratiques des industriels de l'eau en bouteille ». Ce travail fait suite à une série de révélations sur le contournement de la réglementation des eaux minérales par plusieurs géants du secteur. Le rapport des élus, consulté par Public Sénat, vise tout particulièrement Nestlé Waters, mais brocarde également l’absence de réactivité des pouvoirs publics, informés de la situation depuis plusieurs années.

Le